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Spécialisation : l’image
Un parcours atypique
Petit résumé de mon parcours professionnel
Mon parcours professionnel m'a conduit du ficelage de paquets à la conception multimédia en passant par la restauration de tableaux et diverses activités d'enseignant et de formateur.
Les débuts dans la vie active
Qu’est-ce qui détermine un avenir ? Les opportunités, le hasard, la volonté, l’éducation ? A priori, un peu de tout cela. Pour ma part, bien qu’ayant suivi une formation scientifique (j’étais un fan d’astronomie, puis de calcul différentiel et de physique quantique), je me suis retrouvé, après avoir arrêté mes études, ouvrier de presse. Ficeler du paquet, router et expédier, après fabrication du journal. Rien de bien folichon ! Néanmoins, le travail manuel répétitif permet aussi de s’appliquer, et même plus que cela, il est nécessaire de s’appliquer pour que cela ne devienne pas pénible.
J’ai donc commencé ouvrier, me suis retrouvé conducteur machine (expédition des abonnés), puis responsable d’expédition à l’IPSN sur l’Argus, L’Agefi, la Côte Officielle, Week-End et le JDD. J’y ai appris à gérer des équipes, et mes fonctions au GIA (Groupe Inter-Atelier) et au CHSCT m’ont permis de comprendre une multitude de choses sur la hiérarchie en entreprise et l’humain en général. Mais l’IPSN a fermé et je me suis retrouvé au Figaro que j’ai mis 3 ans à pouvoir fuir.
L’image, le dessin et la peinture
La presse étant un travail de nuit, et pratiquant le dessin depuis le lycée, j’ai suivi une formation sur la couleur aux Arts Appliqués et des cours de nu aux Beaux-Arts.
En effet, j’ai commencé à dessiner au lycée en créant des pochoirs. J’en ai créé près d’une centaine, de plus en plus sophistiqués, frôlant parfois le sérigraphie. Les pochoirs m’ont appris le contraste, m’ont appris la précision du geste lors de la découpe, l’écoute du matériau (tous les cartons ne réagissent pas de la même façon...) et donné le goût du dessin.
Je suis alors passé au crayon, à l’encre, puis à l’acrylique, à la gouache et enfin à l’huile. J’ai trouvé dans l’huile (et dans la gouache un peu plus tard), des possibilités d’expression que je ne pouvais appliquer en dessin et que l’acrylique ne m’avait pas ouvertes. La peinture me permettait quelque chose qui était mien.
La restauration de tableaux
Néanmoins, exposer, peindre au sens professionnel est une profession de foi, et après avoir fait plusieurs expositions sur la fin de mon "temps de presse" (et après aussi), je me suis aperçu que peintre n’était pas mon métier. C’est pour cela que je me suis orienté vers la restauration de tableaux, qui me permettait de profiter de ma formation scientifique initiale, de mes "talents" de copiste et de ma connaissance de la couleur.
Après une formation de deux ans et une étude commerciale poussée, je me suis installé à Saintes (17) et ai ouvert mon atelier.
Je ne saurais tarir d’éloges du métier. Il est immense ! Des tambouilles de colle de peaux à l’utilisation de la radiographie, du maniement de fer à repasser 5kg au pinceau 3 poils, de la cire traditionnelle au paraloïde et autres résines modernes, il donne la possibilité d’une multitude de tâches différentes, relevant toutes d’un niveau d’intention, d’attention et de concentration élevée (même la préparation de la colle de peau doit être surveillée au degré près), et chaque cas présente un intérêt différent dans la mesure ou chaque tableau, outre sa technique et ses matières différentes, a une existence propre qui le fait vieillir de façon personnelle.
S’abandonner au tableau que l’on restaure, oublier son goût pour aborder chaque objet de la même façon, du tableau XVIIe à celui d’un grand-père inconnu du XXe. Oublier l’orgueil de la création pour se confronter à l’humilité face à l’œuvre d’autrui... quelle qu’elle soit.
J’ai dû abandonner mon activité en 2001. La vie de province ne me convenait peut-être pas, même si j’en appréciais le rythme, et des raisons personnelles me rappelaient à Paris.
Infographie et web
De retour à Paris, je ne pouvais reprendre le métier, trop cher, trop compliqué pour se monter une clientèle..., bref, il fallait changer. Or, depuis 99, je m’étais mis à la PAO et à la création de sites web pour les besoins de communication de mon atelier, puis par plaisir. Je me suis donc orienté vers une formation de concepteur-intégrateur multimédia.
À la suite de cette formation, j’ai travaillé en tant que webmaster pour un site d’art (galerie virtuelle) où j’ai pratiqué nombre de retouches chromatiques, pas mal de Flash, fait des reportages... Puis, je me suis mis à mon compte. Associé à plusieurs Free-lance, j’ai rencontré une multitude de cas dans le domaine de la communication allant du simple conseil à la charge entière de projets web, de l’exécution simple en PAO ou intégration web, au plan de communication global... jusqu’en 2024.
L’enseignement
Revenons en arrière : j’ai commencé à donner des cours au Lycée. J’y ai trouvé du plaisir et la réussite de mes "élèves" aidant, j’ai eu de plus en plus de succès auprès des parents, et donc de plus en plus de cours à donner. Comme je le dis ailleurs dans ce site, je pense que la première qualité d’un enseignant doit être l’écoute. Il est nécessaire de ne pas avoir d’idée préconçue sur la façon dont les choses vont se dérouler. Il est nécessaire de s’adapter à son public, à son niveau, à ses besoins, à ses capacités, à son rythme, à sa respiration, surtout quand vous avez 6-7 gamins et gamines de 9 à 13 ans.
C’est cette première expérience qui m’a donné l’idée à Saintes de donner des cours de dessin et peinture. Et en tant que restaurateur de tableaux, les portes se sont ouvertes. Le centre d’animation de Cognac m’a offert mon premier poste : un petit cours d’une semaine (trois heures par jour) de "découverte de la couleur" à des enfants de 4 à 6 ans. J’ai ensuite travaillé dans les écoles en tant qu’intervenant, cette expérience auprès des enfants étant particulièrement formatrice... pour un formateur !
J’ai ensuite proposé au centre d’animation de Cognac, un cours de dessin et peinture pour adolescent qui à durer les quatre années qui ont suivi, accueillant de plus en plus de monde. J’ai adoré ce cours. J’ai adoré rencontrer ces jeunes, qui pour certain·es étaient plus doué·es que moi, et qu’il fallait accompagner dans leur découverte des techniques, des matières et de la création en général. Parallèlement, j’ai donné un cours d’aquarelle adulte à l’École de dessin de Saintes, des cours particuliers à l’atelier et ai obtenu la reconnaissance d’organisme de formation professionnelle en 1999 auprès de la DRTEFP de l’époque (DGEFP aujourd’hui... je crois), pour le programme proposé en restauration de tableaux. Certain.es de mes élèves travaillent encore dans le métier.
Il n’y avait donc qu’un pas à faire pour reprendre cette activité qui me plait et qui, la plupart du temps, me réussit. D’abord sur Photoshop que je connaissais le mieux, puis sur Flash et enfin sur Dreamweaver et la création de sites XHTML-CSS. La différence est que je suis devenu sous-traitant pour des organismes de formation (Adiscos, Ifas,...) et que les formations avaient lieu en entreprise par cours particulier ou groupe de 2 à 5 élèves.
L’enseignement m’apporte ce que la restauration de tableaux m’a appris : une continuelle remise en question de son savoir, de sa façon de faire, de ce que l’on croit acquis. Il m’apporte aussi une humilité devant les questions auxquelles je ne sais pas répondre et pour lesquelles il est nécessaire de retravailler, de chercher et donc d’apprendre. Humilité aussi devant l’ingéniosité des autres et donc devant tout ce que j’apprends grâce à mes élèves.
Enfin, de 2016 à 2024, j’ai refait de la formation que j’avais dû abandonner lors de mes années à l’IRMA (chapitre suivant), mais cette fois-ci principalement en centre de formation (NextFormation, PopSchool, Pigier auprès de Bachelor...). C’est différents, cela induit des limites que l’on n’a pas lorsque l’on forme directement en entreprise, et c’est aussi formateur !
VM, serveurs et réseau
En 2010 les choses se sont gâtées. J’avais eu un poste à temps partiel pendant 9 mois comme responsable des pubs sur un site qui n’existe plus, et quelques périodes à plusieurs clients, mais en 2010…
Alors le hasard m’a amené à l’Irma. CV lettre de motivation, premier entretien, second entretien, et les deux mois d’essais. Outre le boulot de webmaster (charte graphique pour mailing, intégration DA pour la nouvelle boutique, pub, debugage…) et d’infographie pure (retouche photo, illustration, montage…) je me suis vu donner la responsabilité du parc machine et des serveurs internes et externes, du réseau et de différentes choses comme les mails, les noms de domaine, les statistiques...
Après avoir restructuré le réseau et les serveurs internes dans un système de VM sur deux serveurs et baie de stockage avec redondance et tout le toutim, après avoir appris à installer, paramétrer et utiliser des serveurs web avec toutes sortes d’interfaces, je me suis aperçu que j’avais mis le nez et les mains dans des domaines que je ne m’aurais jamais cru accessibles avant.
Conclusion
J’ai eu la chance de rencontrer des métiers très différents, mais tous m’ont appris la nécessaire application (implication) que le terme de professionnalisme recouvre.
Aujourd’hui, je suis devenu ingénieur pédagogique, parce que cet ensemble d’expériences ne pouvait me conduire que là, et je crois que j’ai bien fait de m’y laisser amener.